samedi 25 décembre 2010

Diable, on est en Tasmanie !


Avant de partir, nous nous imaginions l'Australie comme une halte dans notre periple, a mi chemin entre l'Asie et l'Amerique du Sud. Un pays developpe ou les gens nous comprendraient, ou l'on pourrait recharger nos batteries et eventuellement renflouer notre porte monnaie, en bossant un peu dans une fromagerie a Melbourne par exemple !

Depuis, les plans ont bien change, ils sont faits pour cela. Plus de Mongolie, de Nepal, de Borneo, de NZ nous ont finalement laisse 2 semaines et quelques pour ce continent. 2 semaines que nous avons decide de passer en Tasmanie, pas que nous en sachions grand chose (quelques recits de voyageurs croises en chemin et d autres bons echos) mais cela semblait suffisament exotique pour y passer Noel.Voila, deja dans 2 jours nous rentrons a Sydney avant la grande traversee vers Rio, la Tasmanie derriere nous. Il nous en reste beaucoup et peu de choses au final. Peu car en dehors d Hobart nous n avons vu aucune autre ville, n'avons pas bourlingue a gauche a droite comme d'habitude, entre plages et montagnes, stations de bus ou gares bondees.

Nous nous sommes "juste" engages dans un trek de 9 jours entre montagnes rocailleuses, lacs, marecages, neige (afin d etre solidaire avec la metropole), grele parfois, de la pluie en abondance, beaucoup de boue, des racines, des rivieres impromptues.... Sur la lancee de nos treks au Nepal et en Mongolie, nous nous etions decide cet ete a reserver l'Overland Trek. Derriere ce nom pompeux et bien markete (on est en Australie quand meme), il s'agit d'un circuit ou plus au coeur des plus hautes montagnes de Tasmanie (1600m, relativisons).

Le sac, rempli de pates, riz, couscous, barres de cereales, petrole... frolait les 18 kilos au premier jour (celui ou on est encore bien froid et ou il faut grimper pendant des heures evidemment). Du coup chaque matin le reconfort d avoir gagne quelques grammes, le corps qui se soumet un peu plus a la charge, mais aussi les fringues humides a remettre, l attente de la premiere flaque de boue qui laissera nos pieds trempes pour le reste de la journee et l esperance d'un bon feu au prochain refuge.

Au final, on a beaucoup aime et on s est laisse charme par des paysages tres sauvages : champs de bruyeres en fleur, forets dignes du seigneur des anneaux dont tous les troncs sont couverts de mousses vert fluo et de lychens etranges, et montagnes genre canyons americains.

Les refuges allaient de cabanes en bois rudimentaires avec un poele a charbon a des huttes ultra modernes. Les animaux du coin semblaient aussi les apprecier. Autour se baladaient des kangourous avec leur petit dans la poche, des wombats, des possums (mix entre chat et rat, protege en Australie mais dont ils font des chaussettes en NZ !) et des carrawongs (corbeaux locaux). Ces deux derniers etant particulierement voleurs de nourriture de trekking, sachant ouvrir ou decouper les sacs et les tentes ...


Le dernier jour, nous decidons de camper car nous attendons le bus le lendemain et il n y a plus de refuges a ce stade. Erreur, ce fut la nuit la plus froide et humide. Le matin nous remballons en hate la tente trempee. On a bien cru devoir reiterer cette nuit, le bus qui devait nous ramener a Hobart etant surbooke. Mais en bon francais on a rale, et miracle, on a reussi a briser la Regle, a introduire un peu de bordel a la sauce asiatique, bref a s asseoir dans le couloir du milieu a meme le sol.
C est fou cet amour des regles ici. Quand tu traverses la route (vide) au vert, il y a toujours quelqu un pour te dire d attendre pour ta securite, que si le bus te laisse mourir de froid dehors c est qu il y a des regles vous comprenez, qu il faut faire le tour du supermarche si tu a oublie de prendre le panier situe 1.5 m derriere la porte d entree, que non on peut pas se garer la, meme pour 30 sec sinon on sera poursuivi en justice et que non vraiment, il ne faut pas faire de blague au comptoir d embarquement sur la securite, c est meme marque dessus. Sinon, FINE APPLY (mon mot prefere).
Bref.


Noel a Hobart, dans une auberge de backpacker, on a pas l habitude. Chacun tente ses specialites nationales (churros con chocolate pour cette barcelonaise, sushi et dumplings pour un contingent de chinois...) Nous, on vise le saumon, bon marche car produit ici, accompagne d un champagne local, pas mal du tout. Par contre cote fromage, la pasteurisation n aide pas. Hortense se venge sur un merveilleux gateau au chocolat. Miaaaaaam.

Voila, plus que quelques bieres a echanger avec Ben, un gaillard d ici, 2 metres de bonne humeur que nous avons rencontre au cours de la randonnee. Guide pour des clients trekkeurs de luxe (qui veulent du vin et des douches chaudes!), il nous a refile une bouteille de pinot noir local piquee sur le stock de ses ennuyeux clients. Son trip c est acheter un grand bateau avec quelques 'mates' pour aller naviguer jusqu en Antarctique faire du trek la bas (!) et puis remonter vers le Bresil l annee de la coupe du monde du foot. Il est serieux, il a deja passe 1 mois dans le froid au milieu d une colonie de lions de mer afin de les 'marquer' :)



Ciao, passez un bon reveillon !

Stop eclair a Sydney...


....le week end avant le depart en Tasmanie. L'occasion de passer du temps avec Weh, un ami rencontre en Mongolie qui revenait d'Inde ou il a travaille dans un ONG avec des refugies Birmans. Cuisine indienne a l'honneur : on se delecte de dahl et curry d'aubergines maison et autres specialites ... Tour du port de Sydney pour voir l'opera et observer les australiens en maillot de bain. L'impression d'etre a Bali au milieu des surfeurs aux dents de requins. Puis visite du Koala Center ou nous avons pu caresser ces bestioles qui ont tout compris a la vie puisqu'ils dorment pres de 20h par jour. Dur, dur la meditation dans les eucalyptus !



mardi 14 décembre 2010

Kiwi Kiwi Kiwiiii

La Nouvelle Zelande fait partie des voyages improvises durant notre periple. Si inacessible, pourquoi ne pas profiter d'etre deja en Australie ? Nous sommes partis autour de l' ile du sud dans notre "el cheapo", le  modele de voiture le moins cher possible. Pres de 3000 km de paysages  a couper le souffle. Un melange d' Alpes, Nepal, Mongolie.
Ici c'est le printemps. Les montagnes sont couvertes de fleurs : jaunes or des genets, violettes, roses...On est bluffe par la diversite des paysages.
A l'est on admire a Kaikoura des plages de rochers couvertes d'otaries avec en fond des montagnes enneigees. A l ouest, a Punakaki, on  traverse une foret de fougeres arborescentes digne des tropiques pour  rejoindre une cote dont les plages de galets et les falaises rappellent  Etretat.
Les Kiwis ont pousse le raffinement des sports outdoor a la limite.  D'ailleurs, 1/3 des voitures sont des campings cars.

A Queenstown ou Wanaka, on peut dans une meme journee sauter en parachute, descendre des rapides en kayaks ou encore se lancer sur une piste de vtt puis finir la journee a lezarder sur la plage d' un lac de montagne. Nous nous sommes plutot concentres sur le trekking, en dormant dans des fantastiiiiiiiiques refuges de montagnes (ils sont toujours hyper positifs quand ils evoquent un sujet quelconque mais la on est plutot d accord).
Rando epique avec plus de 1000m de denivele pour atteindre la French Ridge Hut.

Notre escalade vertigineuse est recompensee par des vues sur le glacier Rob Roy et la rencontre d' un kea, un perroquet montagnard tres curieux. Il passe la soiree a prendre son bain dans le lavabo du refuge et a essayer de s introduire dans le refuge. Heureusement il jette son devolu sur des campers arrives dans la soiree. Deux filles kiwis qui apres avoir seulement fait une des randonnees les plus hard core du coin soit 8h  aller retour on decide comme ca, sur un coup de tete de monter ici aussi soir 6h de plus...Ils sont fous ces kiwis !
Pour nous remettre de ces aventures montagnardes, au regime pates cheddar, nous profitons des cuisines  rutilantes des lodges. Au menu gigot d'agneau a l ail, quatre quart, citrouille farcies, bolognaise le tout  accompagne suivant l'humeur d'un petit sauvignon de Marlbourough (region vinicole du nord). Apres pres d'un mois, on repart en comptant sur ses doigts les randos a faire au sud : Mont cook, fjords ou encore les volcans a voir au Nord. Maintenant, rendez vous a Sydney avant de partir voir les diables de Tasmanie.

samedi 13 novembre 2010

Bienvenue en Kanaky

Revolution, nous revoici en France semble-t-il ! Il y a pres de 10 mois nous quittions Paris en plein hiver, enveloppes pour l'occasion de vieilles frippes mangees par les mites et destinees a la premiere poubelle thailandaise venue. Cette fois c'est un genereux soleil qui nous accueille a Noumea, un bon presage pensions-nous.
Apres un survol prometteur des magnifiques lagons caledoniens nous filons tout droit au Port Moselle ou reside notre hote d'un ou deux soirs, un biologiste marin ayant traverse le monde pour s'installer un temps sur le caillou.
C'est helas a ce moment que notre bonne etoile decida de se mettre en veille : notre hote ne capte plus nos appels et nous sommes bien en peine de reconnaitre son bateau au mouillage depuis la jetee, Hortense se sent soudainement nauseeuse... Il est temps de filer a l'unique auberge de jeunesse de la ville, traversant un Noumea deserte en raison du WE (il est tout de meme 16h un samedi et les magasins ferment). Ce sera notre point de chute 3 nuits durant, le temps pour Hortense de se refaire une sante et de nous familiariser avec nos chers compatriotes. Car 10 mois en Asie suffisent a changer franchement nos habitudes : un service a toute heure, une vie bouillonnante dans des rues jalonnees de stands de cuisine, des sourires sur les visages, une retenue et une douceur tellement apaisantes. Le contraste ici est saisissant...

Quitter Noumea au plus vite pour enfin decouvrir les merveilles annoncees de ce pays. Nous partons vers le Nord, sous la grisaille et les bourrasques. La pluie surgit des la premiere sardine plantee et ne nous quittera plus. Le tour de grande terre se fera depuis l'interieur de notre petit vehicule ou bien abrite sous notre tente. Plusieurs bons moments ponctuent cependant cette premiere semaine : tout d'abord des paysages qu'on devine fantastiques, chaque jour des nouveaux sites de camping les pieds dans l'eau sans autres voisins que les crabes noctambules, la traversee de la Ouhaieme (une riviere) sur le seul bac encore en service au milieu d'un brouillard nous masquant l'autre rive ... comme dans un reve, le retour des coquillettes jambon fromage de notre enfance....

De nouveau a Noumea, nous rencontrons enfin notre hote couchsurfer le temps d'une nuit sur son joli 13 m, d'un diner sous les etoiles et de quelques recits de voyage. Le lendemain nous embarquons sur le cargo faisant la tournee des iles Loyaute. Ce sera Lifou tout d'abord, la plus grande des Loyaute, la terre de Christian Karembeu.


La sublime plage de Luengoni au sable blanc et fin comme de la farine, les falaises de Jokin au nord et les recifs du nord ouest, lieu de deux superbes plongees seront notre decor le temps d'une semaine.
Nous decouvrons egalement des habitants d'une extreme gentillesse, tres souriants, toujours prets a nous prendre en stop et echanger quelques mots sur leur tribu, les kermesses ou mariages rythmant les saisons...

Mare est a peine plus petite que Lifou et aussi bien pourvue en sites paradisiaques. Elle reste cependant  beaucoup plus sauvage et delaissee par les touristes. J'y fete mes 31 ans autour d'un excellent bougnat (ignames, patates douces, citrouilles et viandes immerges dans du lait de coco. Le plat est entoure de feuilles de bananier elles memes ligotees par des feuilles de cocotier. Tout cela cuit lentement a meme le sol, dans un trou recouvert de braises, le resultat est sublime). Nous rencontrons un charmant couple de Clermont avec qui nous quadrillons l'ile a la recherche des differents trous d'eau (des cavites qui se sont effondrees sous la pression de l eau a l epoque ou toute l ile n etait qu un immense recif affleurant) et ce jusqu'à l 'extreme nord de l'ile ou nous posons notre tente.

Au gite Seday, nous arrivons en pleine construction du fare (grande hutte destinee aux repas collectifs, aux fetes ...). Pour l'occasion, et afin de nous preserver une part de vie privee durant ce WE nos hotes nous proposent tres gentillement de troquer notre tente pour un joli petit bungalow juche sur son ilot de 30 m2 auquel nous accedons via quelques lattes de bois. Grand retour du confort pour quelques nuits et a nouveau le seul bruit des vagues pour berceuse.

Pendant ce temps, le fare prend corps. Une quarantaine d'homme d'une tribu voisine sont juches sur le toit  et en tapissent la structure de bottes de feuilles de cocotier qu'ils serrent les unes aux autres. Tel quel, le fare tiendra pres de 7 ans. Pas de plastique, pas de metal, pas de tuiles, 100% bio !
Mais le fare n'est pas qu'une hutte, c'est egalement un lieu de vie et un symbole fort de l'identite kanak, de la vie communautaire en tribu. Son inauguration donne lieu a une coutume, moment de recueillement, de remerciements echanges entre le proprietaire et le chef des bâtisseurs et de partage des valeurs de ce peuple. Pour l'occasion, je suis designe pour aller chercher un bouquet de fleurs installe en haut du toit au debut des travaux. Je grimpe, glisse, m'agrippe aux tresses de cocotiers et met la main finalement sur mon graal que j'offre au chef des batisseurs accompagne d'une bouteille de rhum. La fete peut commencer. Voire continuer considerant les marmites qui ont defile tout le WE. Greve de la dietique, manifestations de grillades a tout bout de champ, une joyeuse pagaille genereusement alimentee par notre hote. Autour de nous, tout le monde parle le doux dialecte de Mare. Comme a Lifou on se retrouve etrangement loin de la France.


C'est donc avec un vrai pincement au coeur que nous quittons Suzanne, Jacky, leur famille ... et notre bungalow, pour Noumea une nouvelle fois.

Un dernier tour dans le sud de grande terre pour contempler les montagnes rougies par les poussieres de laterites et rognees par les trous des mines et nous reprenons la route de Sydney.

Un grand merci à Manu, Gue et a leurs 2 jolies coccinelles pour leur accueil tres chaleureux a Noumea !

jeudi 14 octobre 2010

Welcome to the jungle...

En Malaisie, nous avons choisi de visiter Sarawak a Borneo, une region reputee pour sa nature.

90% d'humidite dans l'air. Nos vetements sont trempes et refusent de secher, nous marchons dans la jungle de Borneo a Gunung Mulu. La bas, nous visitons une des grottes les plus larges du monde habitee par quelques millions de chauves souris - une spacieuse latrine pour ces animaux. Chaque soir, elles sortent par grappes de milliers d'individus, semblables a de larges serpents volant dans le ciel. Elles mangeraient environ 15 tonnes d'insectes toutes les nuits - on les remercie en pensant a tous les moustiques ingurgités.
La nuit les hullulements, crissements et autres bruits non identifies de la foret tropicale ressemblent a une rave party geante. A la lumiere de nos lampes torches, nous cherchons les auteurs de ces bruits improbables.

Les pinnacles
Nous realisons une randonnee de 3 jours aux pinnacles pour echapper aux touristes qui ne s'aventurent qu'aux abords de la foret. Un trek extremment eprouvant ou chaque pied glisse et dont la derniere partie consiste en des echelles et de l'escalade surplombant des trous peu engageant puisqu'ils donnent sur des rochers aiguises comme des rasoirs. Notre guide fait partie des dernieres tribus nomades.
Il nous raconte les signes qu'ils utilisent pour communiquer : des feuilles pliees le long du chemin que des novices comme nous ne remarqueraient sans doute pas. Ils nous parle des plantes medicinales. A l'ecouter, nous realisons que son mode de vie et son savoir ancestral sont en train de disparaitre (son fils vit aujourd'hui dans un village et ne sera jamais un nomade). Quand on survole la foret de Borneo, celle-ci est ravagee par les plantations rectilignes de palmiers a huile. L'habitat de nombreuses especes tels que l'orang outang -litteralement l'homme de la foret- disparait...
Notre pirogue nous raccompagne sous une pluie diluvienne.




Kuching miam
Notre sejour a Kuching est placee sous le signe de la gastronomie. Barry, notre hote couch surfer, est le proprietaire d'un fabuleux restaurant de fruits de mer. Nos papilles fretillent chaque soir sur du crabe, des crevettes, des coquillages, du poulpe et du poisson cuisine à toutes les sauces.... un regal. Nous partageons son quotidien et nous retrouvons malencontreusement dans une sceance photo en studio chez un de ses amis. Les photographes nous imposent mille et une pose artificielles digne d'un album de mariage asiatique. Kitchissime et encore on a censure les pires.

Mention speciale aux malais de Kutching que nous croisons ici et qui prennent un temps infini pour nous donner des directions ou nous prendre en stop 2 min apres avoir leve le pouce.


Frog addiction
Nous visitons 2 park nationaux aux alentours de Kuching : Bako et Kubah. Lors d'une de nos randonnees, nous nous baignons dans une cascade couleur thé.
Quand il ne pleut pas des cordes, nos soirees sont dediees a la photographie animaliere : sangliers, singes, serpents, phasmes, papillons, oiseaux, lezards multicolores et surtout...des dizaines de grenouilles de toutes les couleurs deviennent notre obsession.


Comment avoir plus de profondeur de champs tout en ayant un flash pas trop fort. On bricole feuille de papier en main. Qui aurait dit que nous serions ravis de patauger dans la boue pendant des heures en tenant a bout de bras notre zoom ?

Cependant certains animaux nous jouent quelques tours en route... Les macaques de Bako sont des voleurs hors pair. Ils profiterent d'un moment d'inattention pour nous derober notre paquet de muesli qu'ils se sont empresses de se partager sur la pelouse apres l'avoir eventre. Un caractere bien eloigne des singes probiscis, pacifiques mangeurs de feuille. Autre animal tres attache a nous mais bien peu attachant, les sangsues se sont mises de la partie profitant des toilettes nature pour nous grimper dessus...

Avec Borneo se boucle la fin de nos aventures asiatiques. Aurevoir les soupes de nouilles. Plein de transit, retour a Singapour, passage a Sydney, direction Noumea, Nouvelle Caledonie.

Toutes les photos de Borneo sur :
http://picasaweb.google.com/hortensedoux/Borneo?feat=directlink
http://picasaweb.google.com/hortensedoux/Borneo#slideshow/

jeudi 23 septembre 2010

Derawan sous une bonne etoile

Nous aurons finalement attendu la fin de notre sejour Indonesien de 2 mois pour trouver la parfaite ile paradisiaque : Pulau Derawan.
Superbement installes dans notre bungalow les pieds dans l'eau, nous avons doucement perdu la notion du temps en regardant les tortues de mer passer sous notre jetee, broutant les algues comme de gentilles vaches normandes.
Pulau Derawan est situe au nord Est du Kalimantan, pres de la frontiere avec la Malaisie. On en fait le tour en 30 minutes a peine, le temps de rencontrer d un cote tous ses habitants infiniment souriants, installes sur des jetees telles les bras d'une etoile de mer, et de parcourir de l'autre cote ses plages de sable blanc entrecoupees de quelques cocotiers. Voila pour la carte postale.

Il y en a certainement des dizaines de semblable en Indonesie, comme Pulau Bunaken au Nord de Manado ou nous venions de passer une petite semaine.
 
Site de plongee mondialement connu, petit village de pecheurs, mangrove etc... mais voila, on s'est senti moins touche par le cote plus commercial des gens, a l'exception du charmant Lorenso nous ayant invite pour son Thanksgiving annuel (du cochon de lait grille! du riz au lait de coco cuit dans des tiges de bambou et des tas de mets succulents pour nous changer du mie goreng et du nasi campur) et un peu gene par les quelques poubelles flottant autour de notre bout de mangrove malgre un snorkeling aquariumesque.


 
Mais a Derawan, absolument tout fut place sous une bonne etoile : arrives dans un resort quasi vide, nous nous installons tout au bout, avec la mer pour seule vue. Les premiers snorkeling nous permettent de faire la connaissance de la colonie de tortues, d'une famille tres nombreuse de rascasses, de poissons crocodiles, scorpion, flute, trompette (je n'invente rien, Hortense les connait tous par coeur maintenant), de sting ray, d'un couple de pieuvre en train de s'ebattre, d'une patrouille de seiches, d'un escadron de baracuda et, bonne surprise surtout si l'on considere qu'on a failli marche dessus, d'une raie guitare enfouie dans le sable.




 

Notre excursion a Sangalaki, une ile des environs peuplee uniquement de tortues et de dragons de Komodo s'est revelee tout aussi prolifique, 2 raies manta ayant decide de nous offrir un ballet. Tout d'abord tournant autour de nous, l'une d'elle s'est mise a executer looping sur looping, presque a nous froler, et cela pendant pres d'un quart d'heure. Revenus sur l'ile, ce sont des petites raies et trois jeunes requins qui nous ont accompagne en bord de plage pour faire le tour du proprietaire. Sur le chemin du retour, note pecheur attrape une bestiole de 6kg qui se retrouvera grillee le soir meme dans nos assiettes. A 6, ce fut presque un combat de terminer le plat...

La cerise sur le gateau fut le retour sur la terre ferme. Quelques jours plus tot, faisant du stop a la sortie de l aeroport, nous grimpions dans le minibus d un Thai charmant et proprietaire d un bateau de plongee devant vadrouiller dans les environs de notre ile. Effectivement, nous le retrouvons a Derawan, au bout d'une des jetees. Hele par un gars qui trainait la, il nous voit, nous amene a son bord, nous offre le petit dejeuner et nous propose le trajet retour vers Tarakan quelques jours plus tard, la ville frontiere avec la Malaisie! Heureusement au rendez-vous, nous decouvrons ahuris qu'il nous a reserve une vraie cabine dans son yacht de 25m tout confort (Panunee.com pour la pub!). Ajoutes a cela que tout le staff y compris le cuisinier est Thai et charmant et vous avez la recette d'une journee memorable.


Voila, retour au bled, sur la jetee de Tarakan, entoures de centaines de cartons et de leurs proprietaires prêts a vous marcher dessus pour embarquer vers les iles du coin, nous trouvons le speedboat pour la Malaisie, fin du reve.


PS : mention speciale aux gamins du village qui se sont litteralement jetes sous notre objectif juste avant que nous quittions les lieux, juste pour nous rappeler qu'eux ils y restent et qu'ils ont bien raison...
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lundi 13 septembre 2010

Couch surfing sur une ile perdue

Nous voila partis pour 8h de bateau de nuit. Installes entre planches de bois, jerrican, cartons rafistoles et locaux allonges partout.
Pourtant nous avions bien failli rester a Manado. Le bateau pour Biaro (notre destination, une ile plus nord sur la route des Philippines) devait arriver peut etre, peut etre pas... Avec la marée, le bateau fantome difficilement identifié le jour precedent avait decide de changer de port d'attache...

Enfin en route, traversee sous les etoiles vers une ile inconnue des touristes, nous serons les premiers etrangers a sejourner dans ce village. Nous arrivons a minuit. David, notre contact couch surfer, est au rendez vous.

Le lendemain, nous decouvrons un bout de terre entoure de mangroves, au loin le volcan de Pulau Siau se dessine. Tout d'abord, il s'agit d'aller demander la permission au chef du village de rester. Moments d'eternite avec des dialogues en indonesien et de grands silences. Enfin adoubés, nous nous installons dans cette famille indonesienne. Poisson mega-pimente et riz a tout les repas mais accueil royal.

On loue un bateau de pecheur et c'est tout les potes de notre ami qui viennent squatter cette coquille de noix.

Dejeuner sur une plage deserte, les hommes reviennent ravis avec des noix de cocos fraiches qu'ils ouvrent pour nous a la machette. L'integration a l'ile se fait plus pressante quand notre hote nous encourage plus que fortement a aller a l'eglise le dimanche avec lui. A part lors des mariages, cela n'est pas vraiment dans nos habitudes. En plus, a l'improviste, le pretre nous enjoint a faire un discours devant toute la communaute reunie. Etrange. A la fin de la messe, nous avons le sentiment d'etre devenus des politiques, chacun nous poursuit pour nous serrer la main. Heureusement la journee se poursuit par un match de foot entre villages... On repart dans un bain de foule. Tout le village veut sa photo, les enfants passés leur premierestimidite sont en folie. Une experience intense et interessante avec un veritable echange.


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Flores

Derniere etape d un chemin de croix entame apres les Gillis islands (bateau, minibus, bus, ferry, bus et ferry, ouf), l'arrivée en ferry depuis Sape accompagnes a quelques encablures par une troupe de joyeux dauphins, nous fait decouvrir le port de Labuanbajo au coucher du soleil, entoures de petites iles semblables a des carapaces de tortues rongees par le soleil.

On arrive enfin a soigner l'angine de Jerome grace au diagnostic d'un docteur qui inspecte le fond de sa gorge a la lumiere de son telephone portable. Un peu sceptique on recupere les nouveaux antibios. Les malades sont tout autour de nous a gemir sur des lits. Pas vraiment envie d'avoir quelque chose de grave a soigner ici. Impossible de plonger pour l'instant...Direction l'interieur de l'ile.

La nature a Flores est epoustouflante, ce qui compense les trajets de bus interminables sur ses routes de montagne. L'impression d'être dans une des photos de la terre vue du ciel ou un avion survole un canyon au milieu de la foret vierge. Successions de rizieres en etages et de volcans. Les bus sont tres roots et nous nous armons de toute notre patience pour supporter le tour d'au moins 1h en ville pour prendre chacun, le chargement du bus avec bois, poules et autres objets non identifies, les sacs de vomi copieusement utilises et la musique 80's a fond dans nos oreilles (l'occasion de revisiter tous les slows des Guns, Aerosmith et Bonjovi !) .

A Bajawa, un tour a moto sur des routes defoncees et la visite des villages environnants constituent un arret sympathique entre 2 trajets de bus de 10h. Les huttes traditionnelles sont construites avec un haut toit en chaume surplombé par un guerrier protecteur pour les garder des mauvais esprits. De tradition animiste, les totems representent encore le centre des villages.

A Moni, le volcan Kelimutu avec ses 3 lacs de couleurs differents se cache dans le brouillard a notre plus grand regret. Du coup, nous poursuivons notre chemin vers l'est et aboutissons finalement a un petit bout du monde nomme Wodong, a 30 km de Maumere. Trois bungalows sur la plage, une famille indonesienne charmante qui nous prepare des soupes de poisson et du gado-gado (legumes cuits a la vapeur servis avec une sauce de cacahuetes). Superbes plongees juste a cote. Decouverte des nudibranches : sorte de limaces psychadeliques tout droit sorties de Priscilla folle du desert. Les habitants de Wodong sont d'une gentillesse rafraichissante comme la plupart des habitants de Flores. Partout ou nous marchons nous sommes accompagnes par d'incessant : Hello mister (ils ne connaissent pas le genre feminin visiblement).


Cote plongee, le must se trouvait tout de meme au parc national de Komodo. On y cotoie raies mantas, requins, pieuvres, tortues de mer et toutes les variations des plus beaux coraux imaginables. Ici, le courant se ressent et meme se voit ! Les remous autour des rochers ressemblent a des rapides de rivieres, des tourbillons nous entrainent vers le bas sans prevenir... Fini le bus et les ferry provisoirement, un avion nous fait traverser l'indonésie du sud au nord pour nous déposer à Manado au nord de Sulawesi.




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samedi 28 août 2010

De Singapour à Bali, au mois d'aout les touristes sont de sortie

Le depart de Mongolie marque pour nous le retour au monde civilise. L'arrivee a Singapour constitue un choc culurel. Soudain, la ville est propre, il y a des arbres, les rues ne sont pas défoncees avec des bouches d'egouts beantes dans lesquelles on risque de tomber regulierement, les automobilistes ne cherchent meme plus a nous ecraser. Et puis c'est le retour au metro climatise, aux pelouses sur le bord des trottoirs. Nous sommes recus comme des pachas par les amis de Marjolaine qui sont expats la bas. Piscine et grand appartement, petits repas maison (Vive le retour de la quiche et du chocolat !) et restaurant de fruits de mer (miam).
Ambroise et Marjolaine (mon frere et ma soeur) nous rejoignent. Direction Yogykarta. Nous traversons Java au pas de course, en visitant au passage Borobudur. Difficile d'avoir le meme emmerveillement devant ces temples apres avoir vu Angkor. Jerome et Ambroise trippent tout de meme bien devant les bas reliefs Ils prennent mille et une photos dont peut etre une restera.

Les 2 moments tres forts de Java, ce sont la découverte des volcans : Le Bromo et le Kawa Ijen. Nous nous reveillons pour chacune des ascencions vers 3h du mat autant dire au milieu de la nuit, objectif atteindre le sommet avant le lever du soleil.

Pour le Bromo, nous decidons de refuser les jeeps ou un guide comme il est parait qu'il est tres facile de trouver le chemin. La ou le bas blesse cependant, c est qu'il est tres facile de se retrouver quand on est parti dans la bonne direction au debut...Nous marchons en pleine nuit dans le brouillard au milieu d'un champs de lave désertique.

Nous suivons des traces de pneus par terre à la lampe de poch. 1H30 de marche apres, nous ne sommes nulle part et meme parfaitement perdus. Heureusement, nous tombons sur des vendeurs de pacotilles (plutot des fleurs en bois destinees a etre sacrifiees dans le cratere). Ils se rendent au volcan. Ils nous sauvent la mise. Crevés, on profite enfin du soleil qui se leve sur la mer de nuage. Magique.

Le 2e moment fort de Java est l'arrivée dans le coeur du cratere du Kawah Ijen rempli par un lac turquoise et une mine de souffre a ciel ouvert. Il s'échappe de cette derniere, des emanations de gaz toxique. Imaginez alors sur les sentiers des pauvres ouvriers qui travaillent sans relache au milieu des fumeroles du volcan. Ils portent des charges de souffre de pres de 90 kilos pour 5 euros. Avec 2 aller/retour par jour, ce travail represente un salaire considérable pour leur famille, meme s'il signifie pour eux de finir les poumons brules à 40 ans. Sorte de Germinal moderne.

Puis, nous passons à Bali et prenons des motos pour nous caler à Amed au bord de la plage. On trouve LE super hotel avec piscine et pas cher. L'occasion de plonger, nager, se reposer et regarder la voie lactee. Nous passons successivement d'Ubud, charmante petite ville de l'intérieur des terres à Kuta, fameuse plage de surfers. Malheureusement, en Aout, nous sommes en pleine saison du déferlement touristique. Les prix flambent. Nous rejoignons les Gilis Islands : petit paradis mignon tout plein... mais également tres peuple. Jerome choppe alors une angine blanche carabinee. Une fois sur pied, nous partons vers l'est, Flores, ile du bout du monde pour echapper au monde. 30 heures de trajet de bus et ferry en perspective...


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samedi 24 juillet 2010

Mongolie infinie shu shuuuuuuuuuuu

Depart pour la Mongolie ou on enchaine bus de nuit, bus pour traverser la frontiere et train de nuit. Arrivee avec presque 2 jours de voyage. A Ulan Batoor on fuit et on part pour 9 jours de treks de ger en ger a cote de Tseserleg direction le blue lake accompagnes de 2 compagnons d'aventure australiens : Weo et Sarah.


Difficile de retranscrire ces vallees immenses, notre sentiment de liberte devant ces prairies infinies parsemees de quelques forets. L'herbe au vert changeant, les champs de fleurs jaunes, violettes, blanches comme des tapis.


Et puis personne. Personne a part quelques yourtes de temps en temps. La solitude magique apres l agitation chinoise. L impression de n avoir entendu aucun bruit humain pendant des jours. Une sorte de jardin d'eden. Il y a si peu de points de reperes qu il est difficile de calculer les distances. On marche comme des fourmis sur la peau d un geant vert. Parfois les paysages ressemblent a des tableaux abstraits de Rotko tant les couleurs et les lignes sont reduites au minimum. Du vert et puis le ciel tellement vaste soudain puisqu'il n y a rien pour cacher l horizon.




L Arkanghai est une province montagneuse. Nous avons a notre compte quelques traversees de torrents ou tous les moyens sont bons pour ne pas se mouiller les petons. Alors quand sauter de pierres en pierre ne suffit pas, on monte sur un char a boeuf, a cheval ou encore on passe les rivieres en grimpant sur des troncs d arbre a califourchon avec plus ou moins d elegance.

On decouvre la vie des nomades. On tente tant bien que mal de participer a la traite des yacks ou la tonte des moutons. On s'emerveille devant le beurre frais, les tonneaux de yaourts, les frometons ( parfois un peu casse dents ), tout cela accompagne de vrai pain de campagne maison ainsi que de "borshoks"- petits beignets frits . Par contre, les nouilles aux yacks sechees ne nous manquent pas. La communication avec les nomades se resument aux quelques mots du phrasebook que nous arrivons a prononcer correctement type : avez vous eu un bon ete ? ( important pour savoir l'etat du troupeau ) est ce que vos moutons engraissent bien ? Combien de yacks avez vous ? etc...




Nous poursuivons notre periple a Tariat. Cette fois ci, plus de camping mais l'opportunite de dormir dans des yourtes rien que pour nous. Grande journee d'equitation pour visiter le volcan, version equipee sauvage, tout le monde galope dans tous les sens et tente tant bien que mal de rejoindre le groupe a la fin.
Pas de monte snob. Juste une longe a la main, un coup sur les fesses du cheval et shuuu shuuu !!! comme les nomades disent si bien. Nous rentrons de nuit apres 9h de cheval en longeant le lac au clair de lune. Magique et un peu fou comme on y voit plus grand chose. Comme c est vraiment trop peu ...on repart pour 3 jours de cheval.
Les nomades sont extremment flegmatiques. Notre guide nous demande au debut de notre randonnee : Au fait vous voulez aller ou ? Ce sont des paysans assez rustres et parlant peu.

Nous avons la chance d'etre present pour la fete nationale qui se composent de 3 sports majeurs : lutte, tir a l'arc, et courses de chevaux bien sur. Cependant la lutte est assez speciale comme les combattants realisent la danse de l'aigle et celebrent leur victoire par un lance de fromage. Les tenues valent le coup d'oeil : bottes fourrures, speedos moulasses, petits gilets trop petits.. La legende raconte que les lutteurs auraient adopter cette tenue parce qu'une femme gagnait tous les combats et qu'avec un gilet ouvert comme tenue traditionnelle, elle ne pouvait plus participer... Aujourd'hui seuls les hommes combattent. Les courses de chevaux sont egalement fascinantes comme les jockeys ont entre 5 et 11 ans et montent a cru pendant des courses de 20 a 40 km. Aie.Aie.Aie
Derniere etape de notre voyage, camping dans le parc national de Kustain Nuuru ou nous admirons les derniers chevaux sauvages. Le retour en stop jusqu'a Ulan Bator s'apparente a une plongee dans un film de Kusturica avec un soupcon de vodka et d'etranges personnages.
On quitte la Mongolie avec l'impression de n'en avoir vu qu'une infime partie et le souhait d'y retourner un jour pour decouvrir le grand ouest de l'Altai ou le grand nord avec le Lac Khosghol.




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