Avant de partir, nous nous imaginions l'Australie comme une halte dans notre periple, a mi chemin entre l'Asie et l'Amerique du Sud. Un pays developpe ou les gens nous comprendraient, ou l'on pourrait recharger nos batteries et eventuellement renflouer notre porte monnaie, en bossant un peu dans une fromagerie a Melbourne par exemple !
Depuis, les plans ont bien change, ils sont faits pour cela. Plus de Mongolie, de Nepal, de Borneo, de NZ nous ont finalement laisse 2 semaines et quelques pour ce continent. 2 semaines que nous avons decide de passer en Tasmanie, pas que nous en sachions grand chose (quelques recits de voyageurs croises en chemin et d autres bons echos) mais cela semblait suffisament exotique pour y passer Noel.Voila, deja dans 2 jours nous rentrons a Sydney avant la grande traversee vers Rio, la Tasmanie derriere nous. Il nous en reste beaucoup et peu de choses au final. Peu car en dehors d Hobart nous n avons vu aucune autre ville, n'avons pas bourlingue a gauche a droite comme d'habitude, entre plages et montagnes, stations de bus ou gares bondees.
Nous nous sommes "juste" engages dans un trek de 9 jours entre montagnes rocailleuses, lacs, marecages, neige (afin d etre solidaire avec la metropole), grele parfois, de la pluie en abondance, beaucoup de boue, des racines, des rivieres impromptues.... Sur la lancee de nos treks au Nepal et en Mongolie, nous nous etions decide cet ete a reserver l'Overland Trek. Derriere ce nom pompeux et bien markete (on est en Australie quand meme), il s'agit d'un circuit ou plus au coeur des plus hautes montagnes de Tasmanie (1600m, relativisons).
Le sac, rempli de pates, riz, couscous, barres de cereales, petrole... frolait les 18 kilos au premier jour (celui ou on est encore bien froid et ou il faut grimper pendant des heures evidemment). Du coup chaque matin le reconfort d avoir gagne quelques grammes, le corps qui se soumet un peu plus a la charge, mais aussi les fringues humides a remettre, l attente de la premiere flaque de boue qui laissera nos pieds trempes pour le reste de la journee et l esperance d'un bon feu au prochain refuge.
Au final, on a beaucoup aime et on s est laisse charme par des paysages tres sauvages : champs de bruyeres en fleur, forets dignes du seigneur des anneaux dont tous les troncs sont couverts de mousses vert fluo et de lychens etranges, et montagnes genre canyons americains.
Les refuges allaient de cabanes en bois rudimentaires avec un poele a charbon a des huttes ultra modernes. Les animaux du coin semblaient aussi les apprecier. Autour se baladaient des kangourous avec leur petit dans la poche, des wombats, des possums (mix entre chat et rat, protege en Australie mais dont ils font des chaussettes en NZ !) et des carrawongs (corbeaux locaux). Ces deux derniers etant particulierement voleurs de nourriture de trekking, sachant ouvrir ou decouper les sacs et les tentes ...
C est fou cet amour des regles ici. Quand tu traverses la route (vide) au vert, il y a toujours quelqu un pour te dire d attendre pour ta securite, que si le bus te laisse mourir de froid dehors c est qu il y a des regles vous comprenez, qu il faut faire le tour du supermarche si tu a oublie de prendre le panier situe 1.5 m derriere la porte d entree, que non on peut pas se garer la, meme pour 30 sec sinon on sera poursuivi en justice et que non vraiment, il ne faut pas faire de blague au comptoir d embarquement sur la securite, c est meme marque dessus. Sinon, FINE APPLY (mon mot prefere).
Bref.
Noel a Hobart, dans une auberge de backpacker, on a pas l habitude. Chacun tente ses specialites nationales (churros con chocolate pour cette barcelonaise, sushi et dumplings pour un contingent de chinois...) Nous, on vise le saumon, bon marche car produit ici, accompagne d un champagne local, pas mal du tout. Par contre cote fromage, la pasteurisation n aide pas. Hortense se venge sur un merveilleux gateau au chocolat. Miaaaaaam.
Voila, plus que quelques bieres a echanger avec Ben, un gaillard d ici, 2 metres de bonne humeur que nous avons rencontre au cours de la randonnee. Guide pour des clients trekkeurs de luxe (qui veulent du vin et des douches chaudes!), il nous a refile une bouteille de pinot noir local piquee sur le stock de ses ennuyeux clients. Son trip c est acheter un grand bateau avec quelques 'mates' pour aller naviguer jusqu en Antarctique faire du trek la bas (!) et puis remonter vers le Bresil l annee de la coupe du monde du foot. Il est serieux, il a deja passe 1 mois dans le froid au milieu d une colonie de lions de mer afin de les 'marquer' :)
Ciao, passez un bon reveillon !