jeudi 23 septembre 2010

Derawan sous une bonne etoile

Nous aurons finalement attendu la fin de notre sejour Indonesien de 2 mois pour trouver la parfaite ile paradisiaque : Pulau Derawan.
Superbement installes dans notre bungalow les pieds dans l'eau, nous avons doucement perdu la notion du temps en regardant les tortues de mer passer sous notre jetee, broutant les algues comme de gentilles vaches normandes.
Pulau Derawan est situe au nord Est du Kalimantan, pres de la frontiere avec la Malaisie. On en fait le tour en 30 minutes a peine, le temps de rencontrer d un cote tous ses habitants infiniment souriants, installes sur des jetees telles les bras d'une etoile de mer, et de parcourir de l'autre cote ses plages de sable blanc entrecoupees de quelques cocotiers. Voila pour la carte postale.

Il y en a certainement des dizaines de semblable en Indonesie, comme Pulau Bunaken au Nord de Manado ou nous venions de passer une petite semaine.
 
Site de plongee mondialement connu, petit village de pecheurs, mangrove etc... mais voila, on s'est senti moins touche par le cote plus commercial des gens, a l'exception du charmant Lorenso nous ayant invite pour son Thanksgiving annuel (du cochon de lait grille! du riz au lait de coco cuit dans des tiges de bambou et des tas de mets succulents pour nous changer du mie goreng et du nasi campur) et un peu gene par les quelques poubelles flottant autour de notre bout de mangrove malgre un snorkeling aquariumesque.


 
Mais a Derawan, absolument tout fut place sous une bonne etoile : arrives dans un resort quasi vide, nous nous installons tout au bout, avec la mer pour seule vue. Les premiers snorkeling nous permettent de faire la connaissance de la colonie de tortues, d'une famille tres nombreuse de rascasses, de poissons crocodiles, scorpion, flute, trompette (je n'invente rien, Hortense les connait tous par coeur maintenant), de sting ray, d'un couple de pieuvre en train de s'ebattre, d'une patrouille de seiches, d'un escadron de baracuda et, bonne surprise surtout si l'on considere qu'on a failli marche dessus, d'une raie guitare enfouie dans le sable.




 

Notre excursion a Sangalaki, une ile des environs peuplee uniquement de tortues et de dragons de Komodo s'est revelee tout aussi prolifique, 2 raies manta ayant decide de nous offrir un ballet. Tout d'abord tournant autour de nous, l'une d'elle s'est mise a executer looping sur looping, presque a nous froler, et cela pendant pres d'un quart d'heure. Revenus sur l'ile, ce sont des petites raies et trois jeunes requins qui nous ont accompagne en bord de plage pour faire le tour du proprietaire. Sur le chemin du retour, note pecheur attrape une bestiole de 6kg qui se retrouvera grillee le soir meme dans nos assiettes. A 6, ce fut presque un combat de terminer le plat...

La cerise sur le gateau fut le retour sur la terre ferme. Quelques jours plus tot, faisant du stop a la sortie de l aeroport, nous grimpions dans le minibus d un Thai charmant et proprietaire d un bateau de plongee devant vadrouiller dans les environs de notre ile. Effectivement, nous le retrouvons a Derawan, au bout d'une des jetees. Hele par un gars qui trainait la, il nous voit, nous amene a son bord, nous offre le petit dejeuner et nous propose le trajet retour vers Tarakan quelques jours plus tard, la ville frontiere avec la Malaisie! Heureusement au rendez-vous, nous decouvrons ahuris qu'il nous a reserve une vraie cabine dans son yacht de 25m tout confort (Panunee.com pour la pub!). Ajoutes a cela que tout le staff y compris le cuisinier est Thai et charmant et vous avez la recette d'une journee memorable.


Voila, retour au bled, sur la jetee de Tarakan, entoures de centaines de cartons et de leurs proprietaires prêts a vous marcher dessus pour embarquer vers les iles du coin, nous trouvons le speedboat pour la Malaisie, fin du reve.


PS : mention speciale aux gamins du village qui se sont litteralement jetes sous notre objectif juste avant que nous quittions les lieux, juste pour nous rappeler qu'eux ils y restent et qu'ils ont bien raison...
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lundi 13 septembre 2010

Couch surfing sur une ile perdue

Nous voila partis pour 8h de bateau de nuit. Installes entre planches de bois, jerrican, cartons rafistoles et locaux allonges partout.
Pourtant nous avions bien failli rester a Manado. Le bateau pour Biaro (notre destination, une ile plus nord sur la route des Philippines) devait arriver peut etre, peut etre pas... Avec la marée, le bateau fantome difficilement identifié le jour precedent avait decide de changer de port d'attache...

Enfin en route, traversee sous les etoiles vers une ile inconnue des touristes, nous serons les premiers etrangers a sejourner dans ce village. Nous arrivons a minuit. David, notre contact couch surfer, est au rendez vous.

Le lendemain, nous decouvrons un bout de terre entoure de mangroves, au loin le volcan de Pulau Siau se dessine. Tout d'abord, il s'agit d'aller demander la permission au chef du village de rester. Moments d'eternite avec des dialogues en indonesien et de grands silences. Enfin adoubés, nous nous installons dans cette famille indonesienne. Poisson mega-pimente et riz a tout les repas mais accueil royal.

On loue un bateau de pecheur et c'est tout les potes de notre ami qui viennent squatter cette coquille de noix.

Dejeuner sur une plage deserte, les hommes reviennent ravis avec des noix de cocos fraiches qu'ils ouvrent pour nous a la machette. L'integration a l'ile se fait plus pressante quand notre hote nous encourage plus que fortement a aller a l'eglise le dimanche avec lui. A part lors des mariages, cela n'est pas vraiment dans nos habitudes. En plus, a l'improviste, le pretre nous enjoint a faire un discours devant toute la communaute reunie. Etrange. A la fin de la messe, nous avons le sentiment d'etre devenus des politiques, chacun nous poursuit pour nous serrer la main. Heureusement la journee se poursuit par un match de foot entre villages... On repart dans un bain de foule. Tout le village veut sa photo, les enfants passés leur premierestimidite sont en folie. Une experience intense et interessante avec un veritable echange.


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Flores

Derniere etape d un chemin de croix entame apres les Gillis islands (bateau, minibus, bus, ferry, bus et ferry, ouf), l'arrivée en ferry depuis Sape accompagnes a quelques encablures par une troupe de joyeux dauphins, nous fait decouvrir le port de Labuanbajo au coucher du soleil, entoures de petites iles semblables a des carapaces de tortues rongees par le soleil.

On arrive enfin a soigner l'angine de Jerome grace au diagnostic d'un docteur qui inspecte le fond de sa gorge a la lumiere de son telephone portable. Un peu sceptique on recupere les nouveaux antibios. Les malades sont tout autour de nous a gemir sur des lits. Pas vraiment envie d'avoir quelque chose de grave a soigner ici. Impossible de plonger pour l'instant...Direction l'interieur de l'ile.

La nature a Flores est epoustouflante, ce qui compense les trajets de bus interminables sur ses routes de montagne. L'impression d'être dans une des photos de la terre vue du ciel ou un avion survole un canyon au milieu de la foret vierge. Successions de rizieres en etages et de volcans. Les bus sont tres roots et nous nous armons de toute notre patience pour supporter le tour d'au moins 1h en ville pour prendre chacun, le chargement du bus avec bois, poules et autres objets non identifies, les sacs de vomi copieusement utilises et la musique 80's a fond dans nos oreilles (l'occasion de revisiter tous les slows des Guns, Aerosmith et Bonjovi !) .

A Bajawa, un tour a moto sur des routes defoncees et la visite des villages environnants constituent un arret sympathique entre 2 trajets de bus de 10h. Les huttes traditionnelles sont construites avec un haut toit en chaume surplombé par un guerrier protecteur pour les garder des mauvais esprits. De tradition animiste, les totems representent encore le centre des villages.

A Moni, le volcan Kelimutu avec ses 3 lacs de couleurs differents se cache dans le brouillard a notre plus grand regret. Du coup, nous poursuivons notre chemin vers l'est et aboutissons finalement a un petit bout du monde nomme Wodong, a 30 km de Maumere. Trois bungalows sur la plage, une famille indonesienne charmante qui nous prepare des soupes de poisson et du gado-gado (legumes cuits a la vapeur servis avec une sauce de cacahuetes). Superbes plongees juste a cote. Decouverte des nudibranches : sorte de limaces psychadeliques tout droit sorties de Priscilla folle du desert. Les habitants de Wodong sont d'une gentillesse rafraichissante comme la plupart des habitants de Flores. Partout ou nous marchons nous sommes accompagnes par d'incessant : Hello mister (ils ne connaissent pas le genre feminin visiblement).


Cote plongee, le must se trouvait tout de meme au parc national de Komodo. On y cotoie raies mantas, requins, pieuvres, tortues de mer et toutes les variations des plus beaux coraux imaginables. Ici, le courant se ressent et meme se voit ! Les remous autour des rochers ressemblent a des rapides de rivieres, des tourbillons nous entrainent vers le bas sans prevenir... Fini le bus et les ferry provisoirement, un avion nous fait traverser l'indonésie du sud au nord pour nous déposer à Manado au nord de Sulawesi.




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