vendredi 30 avril 2010

Le Myanmar, avec du recul :)


Quand on regarde une carte, ce pays semble tout avoir pour faire rever. Les contreforts de l'Himalaya au Nord, la jungle du triangle d'or pres de la frontiere avec le laos, les iles paradisiaques du sud.
Et pourtant, en 3 semaines, nous n'avons pas ete en mesure d'approcher aucun de ces lieux, se refusant a payer pour etre sequestres par des guides du gouvernement ou decourages par la complexite des transports locaux.
Au final, nous nous sommes debattus sur les sentiers balises, avec le sentiment etrange d'avoir "fait" peu de choses en comparaison avec un pays comme le Vietnam ou nous sommes pourtant restes moins longtemps.

Sentiers balises mais pas tourisme de masse, loin de la. Il faut dire que le mois d'avril au Myanmar n'est pas la saison revee. Plus de 40 degres dans les plaines, de la poussiere partout, des villes surpolluees par les myriades de generateurs individuels palliant les absences quotidiennes d'electricite. Aussi, on pensait avoir tout vu en matiere de delabrement des moyens de tranport avec le Laos et bien non, au Myanmar, on a eu droit a un festival de bus/train en panne, voire en feu, d'horaires de bus, train, avion elastiques...
Du coup, on a passe un temps infini avec les habitants les plus gentils de toute la zone sud est asiatique. Peu habitues aux etrangers, extremement curieux de tout, hommes et femmes gracieux dans leur longhee a carreaux (fleurs pour les femmes), aux traits mixes chinois, thais, tibetains, indiens... Ils nous ont epuise, toujours avec le sourire, attristes aussi au vu de leur condition et des difficultes a vivre au sein de ce regime.


Ils nous ont donne des tonnes d'anecdotes, revoltes, ameres ou resignes sur l'evolution de la situation... horaires de train revus en depit du bon sens pour les seuls besoins de la nouvelle capitale, taxes imposees a tous ceux qui traitent avec des etrangers (et dessous de table locaux), religion indiquee sur la carte d'identite et limitations de deplacement pour les "minorites" (indiens, musulmans, shan... 1/3 de la population a peine, mais pas de problemes pour les chinois bizarrement), petits abus de pouvoir quotidiens, fourniture aleatoire d'electricite (plus fiable quand la ville heberge une base militaire), un comble quand on pense aux considerables ressources dont dispose le pays et que nous exploitons allegrement, zones d'acces restreint "cachant" des casinos illegaux pour chinois ou des labos "chimiques"...bref

Hortense a eu le temps de derouler tout le point it avec les enfants puis leurs parents, s'est vue confiee une petite fille pour aller aux toilettes, s'est fait maquillee de tanakha (pate de bois faisant office de maquillage et de creme solaire), offrir de l alcool pas tres net ou des billets de collection, devisagee par toutes les femmes apres l'achat d'un longhee...
Beaucoup etaient ravis de decouvrir notre culture, de pratiquer leurs rudiments d'anglais, de nous mettre sur leurs photos.

Peu de description touristique dans ce post au final. Juste un petit mot sur Bagan et ses milliers de temples qui se decoupent dans la brume du matin. Seul en haut d'un de ces temples, le matin ou au coucher du soleil, l'absence totale de bruit, de mouvement, de touristes est stupefiante (il faut dire que le regime a vire tous les habitants de la ville historique pour y construire des hotels de luxe).


Nous comptions rester une semaine supplementaire afin d'explorer le sud mais les festivites du nouvel an boudhique semblaient scleroser encore plus le pays qu'a l'ordinaire. Bloques a Yangon car dans l'impossibilite de revenir a temps de toute autre ville du pays, ecrases par 44 degres moites et mazoutes, un peu uses et frustres aussi, on a fuit vers la Thailande.

1 commentaire:

  1. oui...c'est exactement ça!...de retour de Birmanie , moi aussi je reste dans le questionnement...pour nous ce pays est difficile à aborder mais pour les Birmans c'est une honte de les laisser vivre comme ça avec toutes les richesses de ce pays!

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