Nous revoila partis cette fois ci avec un guide pour eviter les mesaventures en altitude.
Le depart pour Lukla est fascinant. Tout d'abord le hall d'aeroport bonde où s'entasse pele mele paquets de riz, cartons de biere, sac des groupes partant en expedition. Puis apres plusieurs d'heures d'attente, nous sommes seulement 6 passagers a nous engouffrer dans un petit coucou a helices digne de "Vol de Nuit". Nous arrivons, malgre une piste d'aeroport lilliputienne qui ne laisse aucune marge d'erreur (le vide ou le mur au choix).
Notre randonnee a pour objectif le Gokyo Ri, un pic a 5300 qui permet d'admirer l'Everest et plusieurs lacs d'altitude. Apres nous passerons par un col pour changer de vallee : la Renjo la Pass.
Le chemin traverse des ponts vertigineux et des deserts de pierre. Avec l'altitude la vegetation luxuriante de la vallee fait place a la toundra. Seuls restent quelques villages et lodges aux murs de pierre. Les sherpas arpentent les chemins en portant sur leur front buches, portes, bouteilles de gaz. Pour les sacs des randonneurs, leur charge va légalement jusqu'à 30 kilos mais ce point est rarement respecté quand ceux ci, payés au poids, apportent des vivres pour les lodges. Des porteurs pas très différents de ceux de Tintin au Tibet.
Difficile de retracer notre parcours, les montagnes mystérieuses qui se découvrent et se cachent tour à tour derrière les nuages, la nourriture insipide, les soirées autour des poeles chauffés aux bouses de yacks.
Deux temps forts.
Le 1er est sans doute l'ascenscion du Gokyo Ri. Partis à 5h du matin, nous avons litteralement agonisés dans la montée de 4800 à 5300, Jérome est vert. J'ai envie de faire demi-tour en pleine montée. Impression d'être dans un avion au dessus des nuages - sans l'oxygène. Malheureusement arrivés tout en haut, la vue sur l'Everest et toute la chaîne de montagne qui l'entoure sera cachée par le blizzard. On achètera la carte postale de la vue à Katmandou pour se consoler. Au moins nous nous sommes aclimmatés...
Le 2e moment le plus impressionant reste le passage de la Renjo la. La neige qui nous a émerveillé le matin au lac Gokyo cache le chemin exact de la passe rendant notre parcours hazardeux et épuisant. A cette altitude l'oxygène est moindre et nous marchons à nouveau comme des vieillards qui perdent leur souffle à chaque pas. En haut, nous sommes épuisés.
Nous découvrons que nous sommes les 1ers a passer. Nous devons ouvrir un chemin dans la neige qui est plus haute de l'autre côté comme il a recommencé à neiger. Enfin, comble de malchance, notre guide prend un mauvais embranchement par mégarde dans la vallée et rajoute 1h de marche à cette journée interminable.
Sur le chemin, nous avons croisé nos 1ers vrais yacks poilus, des chèvres de montagne mais aussi des oiseaux de toutes sortes : des oiseaux bleux, l'oiseau national - sorte de faisan multicolore-, des rapaces. Difficile de revenir à Katamandou après tant d'air pur et de nature. Nous rentrons épuisés et un peu en apesanteur. S'etre dépassé physiquement donne un grand sentiment de liberté. Des souvenirs inoubliables.
vendredi 21 mai 2010
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