mercredi 13 avril 2011

Egarés dans la vallée infernale

Les nuages de Cusco sont maintenant loin, Arequipa nous accueille sous un soleil éclatant dévoilant les majestueux volcans qui encadrent la ville. Au programme, petits déjeuners en terrasse des heures durant, à déguster le bon miel récolté dans la vallée sacrée.
Les visites de ville nous inspirent de moins en moins, on planifie doucement notre dernière balade rurale. Ce sera dans le canyon de Colca, réputé le plus profond du monde avec son voisin le canyon de Cotuhasi.

Le chemin vers Cabanaconde (point de départ des randonnées dans le canyon) nous rappelle aux bons souvenirs de la Bolivie : col à 5000m, cônes enneigés au loin, vigognes regroupées autour des lagunes. Puis c'est la longue descente vers Chivay et Cabanaconde.

Nous retrouvons miraculeusement Damien et Nadia laissés à La Paz quand nous filions au lac Titicaca. Nous cheminerons ensemble les 2 premiers jours de notre balade.
Plusieurs petits villages bordent le canyon : Malata, San Juan de Chucco, Tapay ou nous passerons notre première nuit. La descente vers le rio est vertigineuse, 1200m de zigzag sous d'immenses falaises d'origine volcanique. Nous remontons ensuite 900m avant de découvrir la ravissante église de Tapay.

Le lendemain, descente à nouveau, vers Sangalle, autrement appelé l'Oasis en raison de son climat plus doux, de ses palmiers et des piscines qui ont germé au milieu des jardins. Anciennement un replas utilisé par les agriculteurs, le lieu a été reconverti en centre touristique. Le site reste cependant superbe, encadré par des cascades, des falaises et des sources d'eau chaude.




Puis c'est le dernier jour. Nous serions bien allés nous perdre encore un peu plus dans les confins du canyon mais la date fatidique de fin du voyage approche et Lima nous attend.

Sur le retour, nous faisons étape à la Cruz del Condor, un promontoire rocheux autour duquel par beau temps dansent des dizaines de majestueux condors.


Ce matin, ils sont au rendez-vous. On les voit doucement remonter les falaises au gré des courants ascendants avant de se poser à quelques pas de nous. Puis c'est le grand envol, une douzaine d'entre eux enchainent des cercles à quelques mètres à peine de nos yeux ébahis. Comme au cirque, les spectateurs émettent des ooooooh à chacun de leur passage, de plus en plus près.


La chaleur se fait alors plus forte et les touristes se dissipent en même temps que les condors. Il nous reste encore un peu de temps pour profiter de la vue, des mamas en tenue traditionnelle remballant leurs bibelots à touristes et des condors retardataires.






Le bus bondé est là, même chauffeur qu'à l'aller, même playlist, c'est parti pour 6 heures de Toto, Queen et Indochine : "égarééééés dans la vallée infernale, le héros s'appelle Bob Moraneeeeeeeeeeee "

Prochaine vallée infernale : New York !


mardi 12 avril 2011

Dans les brumes du Machu Picchu

Après pas mal d'hésitations, nous partons pour le Machu Picchu, mais a pied le long des rails. Boycotte de la compagnie de train qui fait payer une fortune ce petit trajet: 29km le long du Rio Urubamba. Le chemin traverse des villages, monte le long de falaises avant de rejoindre les rails pour les derniers kilomètres. Nous arrivons à Agua Calientes les pieds en feu, crevés mais ravis. C'est ici le point de départ pour visiter les ruines. La ville est entourée de montagnes en forme de pain de sucre recouvertes de jungle.



Le jour J, il pleut sans discontinuer. Dans la vallée, le rio Urubamba est encore plus déchainé. Le Huanay Picchu crève la brume un instant avant que le ciel se referme définitivement sur nous.


Dans la vallée sacrée

Arrivée a Cuzco au milieu de la nuit après un bus local interminable. L'architecture de la ville avec ses bâtiments coloniaux est fascinante mais les hordes de touristes accompagnés de vendeurs en tout genre nous font fuir.

Nous partons pour la vallée sacrée visiter ses villages et ses ruines Inca. Nous décidons de nous y perdre quelques jours.

L'escalade d'un éperon rocheux vertigineux permet d'atteindre la citadelle de Pisac. Mais plus que sur les ruines, nous nous attardons sur les lichens et les petites bêtes qui couvrent les pierres du chemin. A la nuit tombée, une nuée de colibris danse autour des champs de fleurs.


Notre guesthouse sent bon le feu de cheminée. Il s'agit en fait du ballon d'eau chaude en fonte sous lequel brule quelques buches. Et enfin une douche bien chaude, hummm ! Nous n'avions pas eu cette chance depuis longtemps. 

En plein marché dominical, les locaux aux visages fiers et aux beaux habits traditionnels brodes déambulent dans la ville. Impossible de les prendre en photo sous peine de voler leur âme. D'autres poussent le déguisement à l'excès et lancent des "photos photos" contre rémunération. Pas pour nous. Dommage, la petite fille portant un bébé alpaca dans les bras était ravissante...

Deuxième étape : Ollantaytambo.
Nous parcourons un moment ses terrasses a flanc de montagne, mais ce sont les maisons du village ayant conservé leurs fondations Inca qui nous charment le plus. Les canalisations datent également de cette période. Elles parcourent toute la ville en propageant un doux bruissement.

 
Dernier stop dans la vallée, les Salinas: des bassins construits a flanc de montagne pour recueillir l'eau chargée en sel dévalant la pente. Un "micro", mini bus rempli de locaux  nous y emmène. Serres comme des sardines, assourdis par une musique latino lancinante, nous apprécions pourtant cette atmosphère devenue familière.



Sous le soleil exactement

Dernière étape de Bolivie. L'isla del sol au milieu du lac Titicaca. Nous avions peur des hordes de touristes, nous trouvons un lieu endormi peuplé de petits villages. A l'aube et au crépuscule, nous croisons des paysans accompagnés de leurs lamas et leurs ânes. Paisible, hors du temps. Notre hôtel situe en haut d'une colline qui donne sur les deux cotés du lac ainsi nous admirons lever et coucher de soleil a quelques pas...

Nous traversons l'ile sans rencontrer grand monde a part aux ruines situées au nord. Ils restent quelques maisons de pierre, une table de sacrifice et principalement des terrasses datant de l'époque Inca. Le reste de l'ile sert aux cultures. Nous retrouvons le soleil que nous avions perdu à la Paz et dans le village de Sorata encore en plein dans la saison des pluies. Les couleurs paraissent plus vives : vert printemps, bleu méditerranéen, ocre des murs de pierres. Une très belle étape.

Le passage de frontière vers le Pérou se passe si tranquillement que meme le douanier se trompe de date en tamponnant notre passeport... Rendez vous à Cuzco.