samedi 26 février 2011

Téléportés au Nord de l'Argentine

Nous sommes saoulés de bus. Les quelques 40h en 3 jours n'ont pourtant pas été si pénibles que cela : quelques moments de sommeil, quelques bonnes lectures, beaucoup de comédies romantiques americaines (les chauffeurs de bus sont fan de Sandra Bullock, ils ont du avoir leur vocation en regardant Speed) et beaucoup de mauvais gateaux au dulce de lecce. Mais là, nous n'aspirons qu'à prendre l'air et à un lit horizontal.
Encore quelques instants et ce sera Tucuman, juste le temps d'improviser un bingo qui captive tous les passagers pour une bouteille de vin blanc.
Enfin Tucuman, 5 minutes de pause et le bus pour Tafi del Valle part. Tafi del Valle donc et sa fête du fromage. Quelle aubaine, c'est le dernier jour. Les stands jalonnent les ruelles du centre. Premier tour de reconnaissance et de dégustation, puis on repart avec 600 grammes de chèvre frais et une belle saucisse. Ce sera notre picnic du lendemain à Cafayate. Là encore la ville sort d'un festival. On ne sait pas vraiment de quoi, toujours est-il qu'il y fut bu beaucoup de vin, normal c'est ici la 2° région productrice d'Argentine après Mendoza. Le petit blanc sec du coin vaut le coup parait-il. Voyons voir.
L'ambiance de cette ville est plus détentue qu'ailleurs, les visages plus indiens. les batiments tous de la même hauteur et les larges rues nous donnent un grand sentiment d'espace. Nous sommes sous le charme.


Etape incontournable, la visite de la Quebrada de Cafayate. Le rio, gonflé par les orages des jours précédents charrie des tonnes de boue au milieu d'un canyon d'une beauté saisissante. Déposés par le bus en contrebas, nous entamons la remontée vers Cafayate en milieu de journée. 50 km que nous ferons en partie à pieds, en partie en stop. Les paysages sont grandioses tout du long. Les nuages noirs de l'orage à venir surplombent des falaises rouge vif mais aussi jaunes, gris-vert ou blanc étincellant.



Merci à la police, la première voiture à s'arrêter et aux pickup nous offrant leur plage arrière de nous avoir ramenés à Cafayate, la tête saturée de couleurs, les pieds en feu et les semelles ponctuées d'épines de cactus.





Le soir venu, avec Damien, un pote breton croisés à Bariloche, nous profitons des braises entretenues par une vingtaine d'argentins semblant etre apparus avec le coucher du soleil Au menu un énième asado, avocats, tomates, malbec, salsa et percussions jusqu'au milieu de la nuit.

Encore un jour à Cafayate, pour ne rien faire ou presque : vaquer dans les ruelles, fuir l'orage, manger quelques empanadas de plus et nous filons à Salta.
Mais pas de pause à Salta, juste un ou deux jours à Tilcara plus au nord, dans la Quebrada de Huamaca, car Iruya et la Bolivie nous tendent les bras.


mardi 22 février 2011

D'El Chalten à Bariloche, le long de la ruta 40

Apres le village hippie d'El Chalten, nous remontons la route 40 jusqu'a Bariloche a travers les paysages desoles de Patagonie.

Cette route seulement partiellement asphaltee a marque l'imaginaire des argentins comme un chemin initiatique a parcourir.
A la hauteur de sa reputation, nous effectuons des stops dans des hameaux poussiereux ou nous croisons un mouton, quelques chiens, et pour toute ombre une ou deux baraques construites de bric et de broc. Le ciel semble plus grand ici sans points de repere que la route toute droite a perte de vue.

Notre regard s'attarde sur les seuls changements du paysage : la couleur des touffes d'herbe, la forme des nuages ou de quelques cretes ou canyon au loin. On passe l'eventuel troupeau de guanacos aux aguets ou le fier gaucho indifferent a notre venue. Le coucher de soleil dure a l'infini comme sur la planete du Petit Prince. Les descriptions de St Exupery dans Terres des Hommes accompagnent notre voyage au milieu de ce desert.

Dans le bus, l'air conditionne ne fonctionne pas et les fenetres sont fermees.


On s'estime pourtant chanceux. Nous avons croise des voyageurs qui ont mis 48h a faire notre trajet. Leur bus s'est couche sur le bas cote pendant la nuit les obligeant a dormir dans un abri glacial. Nous les avons trouve sur la route apres leur 2e accident. Le "nouveau" bus envoye par la compagnie avait cette fois perdu 2 de ses roues. Moindre mal...mais ennuyeux tout de meme ! Sorte de rebellion de la route 40 contre sa domestication par les troupeaux de touristes que nous sommes. Quand elle sera totalement asphaltee, ou sera l'aventure (en bus) ?


A Bariloche, changement de paysage dans la region des lacs ou les arbres ont a nouveau la part belle. Nous grimpons le Cerro Otto a cheval accompagne de notre guide Gaucho. Session sandwich pantagruelique : 70% de steak pour 30% de pain. Je crois qu'on a decu notre accompagnateur par notre petit appetit.

Pour explorer la region des lacs avec plus de liberte nous louons une voiture. Certaines etendues d'eaux paraissent semblables a des fjords avec des dizaines d'iles a l'horizon. On se balade a travers des forets de bambous jaunes, baignade et bronzette sur les plages de galets...Ce paysage alpin est moins depaysant que la steppe, cependant une oasis n'est pas desagreable apres tant de chaleur.


Nous poussons jusqu'au Parc National Lanin dominé par un volcan enneige de 3770 m. Pause au camping le mieux cale du monde devant un lac bleu nuit semblable a la mer mediterranee balaye par les vents.
En retour vers Bariloche, on traverse la vallee enchantee qui doit son nom aux formes etranges des roches qui la borde...
Nous abandonnons Noon et Garf avec la voiture et nous lançons dans un marathon de bus, 20h jusqu'a Mendoza et encore 20h jusqu'a Tafi del Valle, point de depart des montagnes du nord.

(Je t'aiiiiiiiime Guanacoooooo)


vendredi 18 février 2011

De Buenos Aires à la Patagonie

Buenos Aires est l'étape suivante. Le trajet depuis Iguazu se fait en bus "cama total", vrai lit, télé, diner, champagne, merci Fafa, nos prochains bus n'auront certainement pas ce confort. Du coup on est tout frais pour arpenter la ville... En taxi vu les trombes d'eau qui s'y déverse. Ce sera journée musée-bistrot pour commencer.

Question nourriture, on commence à cerner de quoi sera fait notre quotidien des 2 prochains mois : pâtes, pizzas, empanadas et surtout VIANDE, grillée voire panée, à 300 grammes la portion au minimum. On en rêvait des mois durant étant alors en Asie, mais là c'est omniprésent. (ci-dessous une portion de sandwich locale préparée par un gaucho lors d'une balade à cheval.....)



La vie s'écoule tranquillement à Buenos Aires, on y vivrait plus longtemps sans problème. Nous reprenons cependant la route direction la Patagonie pour commencer une grande remontée devant nous mener à Lima le 14 avril, date de notre avion pour New York.

Noon et Garf sont arrivés quelques heures avant nous à Puerto Natales, au Chili, armés jusqu'aux dents pour aller explorer Torres del Paine, un entremelas de lacs, montagnes, steppes arides et glaciers.
Pendant 5 jours on profite d'un temps sublime : arc en ciel, vue sur les tours, des pics aiguisés dominant un lac de montagne magnifique; resdescente le long de lacs turquoises, étendues surréelles d'arbres morts dominant la plaine, glaciers immenses libérant des icebergs bleu nuit.


S'en suit un débat sans fin sur les bleu et vert possibles. Avec cela, chacun se fera son idée :)
http://pourpre.com/chroma/dico.php?typ=champ&ent=bleu
http://pourpre.com/chroma/dico.php?typ=champ&ent=vert

Cette randonnee est l'occasion pour Noon et Garf de reussir un montage de tente sans faute et de tester notre merveilleux porridge matinal:) De notre cote, on utilise avec bonheur notre combo matelas therma rest et sac de couchage confort - 4 : de la tuerie !

Revenus en Argentine, on ne peut pas rater l'incontournable Glacier Perito Moreno malgré le racket des bus+tickets d'entrée. Une sorte d'Iguazu bleu-blanc et silencieux, moins les craquements sourds du glacier et des blocs s'en détachant régulièrement. Hypnotique.



Dernière étape avant de filer vers le nord : El Chalten, point de départ des ascensions du Fitz Roy. Ambiance beaucoup plus tranquille qu'autour du Perito Moreno, peu ou pas de voitures, concert de hippies devant le supermarche et quelques randonneurs/grimpeurs partant dans les montagnes. Là encore, le temps parfait nous offre des vues cartes postales du Fitz Roy.



On campe sous ses pieds après une dernière grimpette nous menant aux deux lacs formés par ses glaciers. Le calme absolu à peine troublé par deux caranchos fort bavards ! (des rapaces charognards qui passent la plupart de leur temps à déambuler entre les tentes). Sur le chemin, condors, chouettes, piverts, buses, faucons se partagent le ciel. Seul ombre au tableau, une gastro poursuit Noon, Garf et Hortense jour apres jour... je passe entre les mailles ! (héhé).

Le prochain bus nous emmènera vers Bariloche, via la fameuse route 40. Dommage de ne pas avoir son propre véhicule ici, mais les vues à travers les vitres restent sublimes...