mercredi 13 avril 2011

Egarés dans la vallée infernale

Les nuages de Cusco sont maintenant loin, Arequipa nous accueille sous un soleil éclatant dévoilant les majestueux volcans qui encadrent la ville. Au programme, petits déjeuners en terrasse des heures durant, à déguster le bon miel récolté dans la vallée sacrée.
Les visites de ville nous inspirent de moins en moins, on planifie doucement notre dernière balade rurale. Ce sera dans le canyon de Colca, réputé le plus profond du monde avec son voisin le canyon de Cotuhasi.

Le chemin vers Cabanaconde (point de départ des randonnées dans le canyon) nous rappelle aux bons souvenirs de la Bolivie : col à 5000m, cônes enneigés au loin, vigognes regroupées autour des lagunes. Puis c'est la longue descente vers Chivay et Cabanaconde.

Nous retrouvons miraculeusement Damien et Nadia laissés à La Paz quand nous filions au lac Titicaca. Nous cheminerons ensemble les 2 premiers jours de notre balade.
Plusieurs petits villages bordent le canyon : Malata, San Juan de Chucco, Tapay ou nous passerons notre première nuit. La descente vers le rio est vertigineuse, 1200m de zigzag sous d'immenses falaises d'origine volcanique. Nous remontons ensuite 900m avant de découvrir la ravissante église de Tapay.

Le lendemain, descente à nouveau, vers Sangalle, autrement appelé l'Oasis en raison de son climat plus doux, de ses palmiers et des piscines qui ont germé au milieu des jardins. Anciennement un replas utilisé par les agriculteurs, le lieu a été reconverti en centre touristique. Le site reste cependant superbe, encadré par des cascades, des falaises et des sources d'eau chaude.




Puis c'est le dernier jour. Nous serions bien allés nous perdre encore un peu plus dans les confins du canyon mais la date fatidique de fin du voyage approche et Lima nous attend.

Sur le retour, nous faisons étape à la Cruz del Condor, un promontoire rocheux autour duquel par beau temps dansent des dizaines de majestueux condors.


Ce matin, ils sont au rendez-vous. On les voit doucement remonter les falaises au gré des courants ascendants avant de se poser à quelques pas de nous. Puis c'est le grand envol, une douzaine d'entre eux enchainent des cercles à quelques mètres à peine de nos yeux ébahis. Comme au cirque, les spectateurs émettent des ooooooh à chacun de leur passage, de plus en plus près.


La chaleur se fait alors plus forte et les touristes se dissipent en même temps que les condors. Il nous reste encore un peu de temps pour profiter de la vue, des mamas en tenue traditionnelle remballant leurs bibelots à touristes et des condors retardataires.






Le bus bondé est là, même chauffeur qu'à l'aller, même playlist, c'est parti pour 6 heures de Toto, Queen et Indochine : "égarééééés dans la vallée infernale, le héros s'appelle Bob Moraneeeeeeeeeeee "

Prochaine vallée infernale : New York !


mardi 12 avril 2011

Dans les brumes du Machu Picchu

Après pas mal d'hésitations, nous partons pour le Machu Picchu, mais a pied le long des rails. Boycotte de la compagnie de train qui fait payer une fortune ce petit trajet: 29km le long du Rio Urubamba. Le chemin traverse des villages, monte le long de falaises avant de rejoindre les rails pour les derniers kilomètres. Nous arrivons à Agua Calientes les pieds en feu, crevés mais ravis. C'est ici le point de départ pour visiter les ruines. La ville est entourée de montagnes en forme de pain de sucre recouvertes de jungle.



Le jour J, il pleut sans discontinuer. Dans la vallée, le rio Urubamba est encore plus déchainé. Le Huanay Picchu crève la brume un instant avant que le ciel se referme définitivement sur nous.


Dans la vallée sacrée

Arrivée a Cuzco au milieu de la nuit après un bus local interminable. L'architecture de la ville avec ses bâtiments coloniaux est fascinante mais les hordes de touristes accompagnés de vendeurs en tout genre nous font fuir.

Nous partons pour la vallée sacrée visiter ses villages et ses ruines Inca. Nous décidons de nous y perdre quelques jours.

L'escalade d'un éperon rocheux vertigineux permet d'atteindre la citadelle de Pisac. Mais plus que sur les ruines, nous nous attardons sur les lichens et les petites bêtes qui couvrent les pierres du chemin. A la nuit tombée, une nuée de colibris danse autour des champs de fleurs.


Notre guesthouse sent bon le feu de cheminée. Il s'agit en fait du ballon d'eau chaude en fonte sous lequel brule quelques buches. Et enfin une douche bien chaude, hummm ! Nous n'avions pas eu cette chance depuis longtemps. 

En plein marché dominical, les locaux aux visages fiers et aux beaux habits traditionnels brodes déambulent dans la ville. Impossible de les prendre en photo sous peine de voler leur âme. D'autres poussent le déguisement à l'excès et lancent des "photos photos" contre rémunération. Pas pour nous. Dommage, la petite fille portant un bébé alpaca dans les bras était ravissante...

Deuxième étape : Ollantaytambo.
Nous parcourons un moment ses terrasses a flanc de montagne, mais ce sont les maisons du village ayant conservé leurs fondations Inca qui nous charment le plus. Les canalisations datent également de cette période. Elles parcourent toute la ville en propageant un doux bruissement.

 
Dernier stop dans la vallée, les Salinas: des bassins construits a flanc de montagne pour recueillir l'eau chargée en sel dévalant la pente. Un "micro", mini bus rempli de locaux  nous y emmène. Serres comme des sardines, assourdis par une musique latino lancinante, nous apprécions pourtant cette atmosphère devenue familière.



Sous le soleil exactement

Dernière étape de Bolivie. L'isla del sol au milieu du lac Titicaca. Nous avions peur des hordes de touristes, nous trouvons un lieu endormi peuplé de petits villages. A l'aube et au crépuscule, nous croisons des paysans accompagnés de leurs lamas et leurs ânes. Paisible, hors du temps. Notre hôtel situe en haut d'une colline qui donne sur les deux cotés du lac ainsi nous admirons lever et coucher de soleil a quelques pas...

Nous traversons l'ile sans rencontrer grand monde a part aux ruines situées au nord. Ils restent quelques maisons de pierre, une table de sacrifice et principalement des terrasses datant de l'époque Inca. Le reste de l'ile sert aux cultures. Nous retrouvons le soleil que nous avions perdu à la Paz et dans le village de Sorata encore en plein dans la saison des pluies. Les couleurs paraissent plus vives : vert printemps, bleu méditerranéen, ocre des murs de pierres. Une très belle étape.

Le passage de frontière vers le Pérou se passe si tranquillement que meme le douanier se trompe de date en tamponnant notre passeport... Rendez vous à Cuzco.
 

mercredi 16 mars 2011

Trekking dans la Cordillera de los Frailes

1er jour : en route sur les chemins préhispaniques
Depart au petit matin. Impossible de dormir la nuit d'avant a cause des anglais bourres a la biere du Carnaval. Reveil a 4h mais pas de taxis. Ils ont aussi trop picoles.
Départ a 7h finalement. Les voitures peinent sur la route boueuse du col.
Debut de trek sur une route inca préhispanique dans le brouillard, apres un delicieux petit dejeuner de "appi" (pate de mais aromatisee a la canelle accompagnee de bananes).
Longue descente qui s'acheve par un dejeuner au bord de la riviere. Les strates geologiques aux couleurs pourpres, ocres et brunes se detachent sur les falaises qui bordent le chemin. Notre piste se resume parfois a un fin trajet boueux bordant un precipice peu engageant. La journee se termine par une longue montee qui borde une cascade a etage. Sur la route, notre guide nous explique les proprietes des herbes aromatiques et les legendes quechuas. Selon les indiens, le monde se divise en 3 parties : le ciel, la terre et le monde des enfers ou regne le diable et des animaux magiques.
Les canyons que nous traversons, appartiennent aux royaumes des demons. Les quechuas protegent les lamas des mauvais esprits par des pompoms colores comme talismans.

Plus de 70% des Boliviens vivent a la campagne. Ici se trouve la veritable bolivie. Nous passons une averse dans une maison de boue bordee par un enclos de chevres. Les paysans nous offrent la traditionnelle chicha carnavalesque (boisson de mais fermentee passée de main en main et dont quelques gouttes sont toujours donnees avant en offrant a Pachamama. Seul hic, nous devons finir le saut entier de chicha pour ne pas offenser nos hotes. Ravis par notre soif, ils insistent pour nous faire gouter les differentes chichas qu'ils ont preparé. Pachamama recoit de plus en plus d'offrandes de notre part (on en jette plus par terre pour suivre...).
Notre campement est situe sur une vaste prairie que traverse des troupeaux de chevres et d'annes. Dans la nuit, on entend les bergers jouer de la flute.



Le 2e jour se deroule dans un immense cratere aux strates geologiques rondes comme des petales. Petite pause dans la gorge du diable pour admirer une cascade vertigineuse. La coca transportee par notre guide est offrete a chaque paysan pour s'accorder ses bonnes graces. Comme au Nepal, nous sommes regardes comme des betes curieuses par les passants. Les indiens refusent qu'on tire leur portrait de peur que nous volions leur ames. Pas de photos des passants donc.
On dejeune en haut du cratere puis nous poursuivons notre chemin jusqu'à des traces de dinosaures. Notre campement sera a cote d'une village avec vue sur les Andes. Nous jouons au foot avec les enfants du coin. Une vieille femme vient nous parler en quechua. Comme elle se passe le doigt sous la gorge avec insistance, nous nous disons qu'elle est tres fachee par nos tentes. Le guide qui la croise nous explique qu'elle cherchait seulement des allumettes.


Le 3e jour, nous nous levons au point du jour afin d'atteindre Potolo avant le départ des transports locaux. Un peu en retard on finit par trouver un coffre de pick up accueillant pour les derniers km.
Mais nous sommes loin d'etre arrives. Nous nous retrouvons au milieu d'un camion local en direction de Sucre qui se remplit comme un oeuf au fur et a mesure du trajet. Nous sommes pres de 80 personnes entasses avec 2 chevres et 2 moutons. Toute une scene de comedie se deroule sous nos yeux. Le vieil alcoolique qui s'endort sur la tete du monton qui commence a braire sauvagement. La marchande de peches qui refuse obstinement que qui que ce soit s'assoit sur ses sacs alors qu'elle meme est assise dessus. Jerome finit a l'arriere du camion, moi meme sur le rebord de la bene accrochée a une arche de fer qui se rompt en chemin. Un enfant est assis entre mes 2 jambes, sa mere se tient a mon genou droit pendant qu'une vieille s'accroche a mon genou gauche.



 C'est un miracle si nous ne versons pas sur la route boueuse. Nous sommes finalement arretes par une embouteillages. Les bus sont tirés par un tracteur. Ouf pause toilettes inopinee. Quand notre camion passe enfin, il ne s'arrete pas et tout les passagers se courent derriere.
Nous arrivons a Sucre avec un bon coup de soleil apres 6h de transport. En tant que touriste, nous rigolons de cette aventure, cependant certains locaux font ce trajet infernal tous les jours parfois dans la même journee pour vendre leurs produits au marche. Voir des personnes agees debout stoiquement pendant des heures au soleil donne a reflechir...

dimanche 13 mars 2011

Carnaval sous l'eau a Potosi et Sucre


Potosi, la plus haute ville du monde à 4000m. Nous avons le souffle court pour chercher un hotel avec nos sacs à dos. Etrange effervescence.
Pistolets en bandouliere et bombes a eau plein les mains, des enfants parcourent les rues comme des bandes de pirates.
C'est le carnaval !
Une fête majeure ici. L'occasion d'une debauche de danses et de batailles d'eaux a travers le pays.

Nous assistons a une parade de chulettas en tenues traditionnelles : chapeaux melons, et jupons, 2 nattes au bout desquelles sont  sont pendues des pompons virvoltent,  pendant que des fanfares les serrent de pres.

Les Boliviens revetent leurs meilleurs atours. Ces habits sortis d'un autre age sont encore quotidiennement portes. Dans les rues, les vieilles dames portent des enfants dans des grands chales multicolores, des hommes passent avec des chapeaux en feutre ornes de dessins de lamas.
Petit dejeuner au marche dans un stand crasseux mais tellement chaleureux. Beignets (bunelos) accompagne de sandwichs au fromage de chevres.

Le 2e jour du carnaval est reserve aux enfants qui sont deguises comme des poupes : abeilles, poussins, pirates, robots... Tout y passe. Un repis avant la reprise des batailles d'eau infernales. Impossible de rester sec. Sans change a 4000m d'altitude, il fait vite tres froid.


Nous decidons de partir pour Sucre afin de changer d'air mais nous avons été charmé par l'architecture coloniale de Potosi, son marché et ses petites ruelles pleines de vie semblables a certaines villes asiatiques que nous avons traversées.
Mais a Sucre, meme combat. La guerre continue. Nous devenons de plus en plus paranoiaque. Des seaux d'eau peuvent tomber des toits a tout instant. Nous slalommons pour eviter les fanfares qui quadrillent les rues comme des milices. Nous partons nous refugier dans la montagne. Au moins si nous sommes mouilles ce sera a cause de la pluie...


4 jours au paradis : entre volcans, lagunes et mer de sel


Enfin la Bolivie. Nous en revions depuis le debut du voyage. Passage de frontière carnavalesque a Villazon. Les boliviens passent a nos cotes en transportant toutes sortes de produits sur des charrettes immenses. Pendant ce temps, nous faisons la queue. Nous sommes grilles par des personnes ayant des piles de passeports. Nous attendons en préférant rigoler plutot que s'enerver. Certains touristes disent avoir été bloqués par les douaniers 12h...Il y a un marathon qui se deroule a travers la frontiere. Des coureurs passent au milieu de la foule. Surrealiste !

Finalement, apres 2h d'attente, nous atteignons la station de bus decatie ou les rabatteurs nous harcelent.

Arrivee a Tupiza, point de depart des treks pour le salar d'Uyuni. Nous signons pour 4 jours. Notre cuisiniere est une intarissable bavarde. Pour toute reponse a sa melopee, notre chauffeur se gave de feuilles de coca et sort quelques monosyllabes.

1er jour : Sud Lipez
Ici la saison des pluies a serieusement affectee la piste qui part en devers dans la montagne. Nos roues arrieres sont lisses. Derapages controles a cote de quelques precipices pour nous faire chavirer le coeur. Nous ne nous enlisons qu'une fois.

La region du Sud Lipez est desertique.  Nous passons des canyons a la terre rouge (quebradas) semblables au Nord de l'Argentine. Puis le paysage devient plus aride. Les routes ressemblent à la Patagonie : montagnes enneigés couvertes de touffes d'herbes brulees par le soleil.


1er nuit dans un petit village. "Vous avez combien de lamas ?" nous demandent les enfants. Déçus d'apprendre que nous n'avons ni lamas et ni anes, ils s'enfuient en courant.

2e jour : En route vers la laguna colorada
Départ au petit matin. Lever du soleil sur la route enneigée dans la brume matinale à 4000 mètres. 1ers lacs et volcans. Toutes les heures, nous courons aux toilettes à cause de l'altitude. Le désert ne permet pas une grande pudeur...


Déjeuner à la laguna verde face au volcan Licancabur qui culmine a 6000m. "Aqui solo el viento corre" (Ici seul le vent coure) - et quelques touristes accessoirement.


Stop devant des geysers a 5000m. Toute notre equipe se met serieusement a macher de la coca avec du bicarbonate pour eviter le mal de tete.


Magie de fin d'apres midi. Decouverte de la laguna colorada : rouge, bleue avec ses milliers de flamands roses et toujours ses touffes d'herbes si caracteristiques.

3e jour : En transit vers le salar
Arbre de pierre, vallée aux roches etranges et encore des lagunes colorées chargées de mineraux. Nous passons la soiree dans un hotel de sel dans l'attente du salar.







4e jour : Dans le desert de sel
Nouveau reveil a 4h30 pour atteindre le salar avant le lever du soleil. Purs moments de bonheur. L'impression que la jeep s'est transformée en bateau.


Nous nous gelons les pieds a faire des figures dans l'eau ou a jouer avec les perspectives. Pieds brules par le sel. Nous nous emerveillons des changements de couleurs lies au soleil et aux nuages. Quelques personnes sont venues en velos. Un groupe de japonais loufoques fait des figures tout nu. Tout le monde y va de son petit quart d'heure de folie. Retour sur le toit de la jeep. Au loin des ouvriers ramassent le sel.


Retour a Uyuni, ville un peu glauque construite pour les touristes au milieu de nulle part. Vite vite apres une bonne douche partons pour Potosi.

samedi 26 février 2011

Téléportés au Nord de l'Argentine

Nous sommes saoulés de bus. Les quelques 40h en 3 jours n'ont pourtant pas été si pénibles que cela : quelques moments de sommeil, quelques bonnes lectures, beaucoup de comédies romantiques americaines (les chauffeurs de bus sont fan de Sandra Bullock, ils ont du avoir leur vocation en regardant Speed) et beaucoup de mauvais gateaux au dulce de lecce. Mais là, nous n'aspirons qu'à prendre l'air et à un lit horizontal.
Encore quelques instants et ce sera Tucuman, juste le temps d'improviser un bingo qui captive tous les passagers pour une bouteille de vin blanc.
Enfin Tucuman, 5 minutes de pause et le bus pour Tafi del Valle part. Tafi del Valle donc et sa fête du fromage. Quelle aubaine, c'est le dernier jour. Les stands jalonnent les ruelles du centre. Premier tour de reconnaissance et de dégustation, puis on repart avec 600 grammes de chèvre frais et une belle saucisse. Ce sera notre picnic du lendemain à Cafayate. Là encore la ville sort d'un festival. On ne sait pas vraiment de quoi, toujours est-il qu'il y fut bu beaucoup de vin, normal c'est ici la 2° région productrice d'Argentine après Mendoza. Le petit blanc sec du coin vaut le coup parait-il. Voyons voir.
L'ambiance de cette ville est plus détentue qu'ailleurs, les visages plus indiens. les batiments tous de la même hauteur et les larges rues nous donnent un grand sentiment d'espace. Nous sommes sous le charme.


Etape incontournable, la visite de la Quebrada de Cafayate. Le rio, gonflé par les orages des jours précédents charrie des tonnes de boue au milieu d'un canyon d'une beauté saisissante. Déposés par le bus en contrebas, nous entamons la remontée vers Cafayate en milieu de journée. 50 km que nous ferons en partie à pieds, en partie en stop. Les paysages sont grandioses tout du long. Les nuages noirs de l'orage à venir surplombent des falaises rouge vif mais aussi jaunes, gris-vert ou blanc étincellant.



Merci à la police, la première voiture à s'arrêter et aux pickup nous offrant leur plage arrière de nous avoir ramenés à Cafayate, la tête saturée de couleurs, les pieds en feu et les semelles ponctuées d'épines de cactus.





Le soir venu, avec Damien, un pote breton croisés à Bariloche, nous profitons des braises entretenues par une vingtaine d'argentins semblant etre apparus avec le coucher du soleil Au menu un énième asado, avocats, tomates, malbec, salsa et percussions jusqu'au milieu de la nuit.

Encore un jour à Cafayate, pour ne rien faire ou presque : vaquer dans les ruelles, fuir l'orage, manger quelques empanadas de plus et nous filons à Salta.
Mais pas de pause à Salta, juste un ou deux jours à Tilcara plus au nord, dans la Quebrada de Huamaca, car Iruya et la Bolivie nous tendent les bras.


mardi 22 février 2011

D'El Chalten à Bariloche, le long de la ruta 40

Apres le village hippie d'El Chalten, nous remontons la route 40 jusqu'a Bariloche a travers les paysages desoles de Patagonie.

Cette route seulement partiellement asphaltee a marque l'imaginaire des argentins comme un chemin initiatique a parcourir.
A la hauteur de sa reputation, nous effectuons des stops dans des hameaux poussiereux ou nous croisons un mouton, quelques chiens, et pour toute ombre une ou deux baraques construites de bric et de broc. Le ciel semble plus grand ici sans points de repere que la route toute droite a perte de vue.

Notre regard s'attarde sur les seuls changements du paysage : la couleur des touffes d'herbe, la forme des nuages ou de quelques cretes ou canyon au loin. On passe l'eventuel troupeau de guanacos aux aguets ou le fier gaucho indifferent a notre venue. Le coucher de soleil dure a l'infini comme sur la planete du Petit Prince. Les descriptions de St Exupery dans Terres des Hommes accompagnent notre voyage au milieu de ce desert.

Dans le bus, l'air conditionne ne fonctionne pas et les fenetres sont fermees.


On s'estime pourtant chanceux. Nous avons croise des voyageurs qui ont mis 48h a faire notre trajet. Leur bus s'est couche sur le bas cote pendant la nuit les obligeant a dormir dans un abri glacial. Nous les avons trouve sur la route apres leur 2e accident. Le "nouveau" bus envoye par la compagnie avait cette fois perdu 2 de ses roues. Moindre mal...mais ennuyeux tout de meme ! Sorte de rebellion de la route 40 contre sa domestication par les troupeaux de touristes que nous sommes. Quand elle sera totalement asphaltee, ou sera l'aventure (en bus) ?


A Bariloche, changement de paysage dans la region des lacs ou les arbres ont a nouveau la part belle. Nous grimpons le Cerro Otto a cheval accompagne de notre guide Gaucho. Session sandwich pantagruelique : 70% de steak pour 30% de pain. Je crois qu'on a decu notre accompagnateur par notre petit appetit.

Pour explorer la region des lacs avec plus de liberte nous louons une voiture. Certaines etendues d'eaux paraissent semblables a des fjords avec des dizaines d'iles a l'horizon. On se balade a travers des forets de bambous jaunes, baignade et bronzette sur les plages de galets...Ce paysage alpin est moins depaysant que la steppe, cependant une oasis n'est pas desagreable apres tant de chaleur.


Nous poussons jusqu'au Parc National Lanin dominé par un volcan enneige de 3770 m. Pause au camping le mieux cale du monde devant un lac bleu nuit semblable a la mer mediterranee balaye par les vents.
En retour vers Bariloche, on traverse la vallee enchantee qui doit son nom aux formes etranges des roches qui la borde...
Nous abandonnons Noon et Garf avec la voiture et nous lançons dans un marathon de bus, 20h jusqu'a Mendoza et encore 20h jusqu'a Tafi del Valle, point de depart des montagnes du nord.

(Je t'aiiiiiiiime Guanacoooooo)


vendredi 18 février 2011

De Buenos Aires à la Patagonie

Buenos Aires est l'étape suivante. Le trajet depuis Iguazu se fait en bus "cama total", vrai lit, télé, diner, champagne, merci Fafa, nos prochains bus n'auront certainement pas ce confort. Du coup on est tout frais pour arpenter la ville... En taxi vu les trombes d'eau qui s'y déverse. Ce sera journée musée-bistrot pour commencer.

Question nourriture, on commence à cerner de quoi sera fait notre quotidien des 2 prochains mois : pâtes, pizzas, empanadas et surtout VIANDE, grillée voire panée, à 300 grammes la portion au minimum. On en rêvait des mois durant étant alors en Asie, mais là c'est omniprésent. (ci-dessous une portion de sandwich locale préparée par un gaucho lors d'une balade à cheval.....)



La vie s'écoule tranquillement à Buenos Aires, on y vivrait plus longtemps sans problème. Nous reprenons cependant la route direction la Patagonie pour commencer une grande remontée devant nous mener à Lima le 14 avril, date de notre avion pour New York.

Noon et Garf sont arrivés quelques heures avant nous à Puerto Natales, au Chili, armés jusqu'aux dents pour aller explorer Torres del Paine, un entremelas de lacs, montagnes, steppes arides et glaciers.
Pendant 5 jours on profite d'un temps sublime : arc en ciel, vue sur les tours, des pics aiguisés dominant un lac de montagne magnifique; resdescente le long de lacs turquoises, étendues surréelles d'arbres morts dominant la plaine, glaciers immenses libérant des icebergs bleu nuit.


S'en suit un débat sans fin sur les bleu et vert possibles. Avec cela, chacun se fera son idée :)
http://pourpre.com/chroma/dico.php?typ=champ&ent=bleu
http://pourpre.com/chroma/dico.php?typ=champ&ent=vert

Cette randonnee est l'occasion pour Noon et Garf de reussir un montage de tente sans faute et de tester notre merveilleux porridge matinal:) De notre cote, on utilise avec bonheur notre combo matelas therma rest et sac de couchage confort - 4 : de la tuerie !

Revenus en Argentine, on ne peut pas rater l'incontournable Glacier Perito Moreno malgré le racket des bus+tickets d'entrée. Une sorte d'Iguazu bleu-blanc et silencieux, moins les craquements sourds du glacier et des blocs s'en détachant régulièrement. Hypnotique.



Dernière étape avant de filer vers le nord : El Chalten, point de départ des ascensions du Fitz Roy. Ambiance beaucoup plus tranquille qu'autour du Perito Moreno, peu ou pas de voitures, concert de hippies devant le supermarche et quelques randonneurs/grimpeurs partant dans les montagnes. Là encore, le temps parfait nous offre des vues cartes postales du Fitz Roy.



On campe sous ses pieds après une dernière grimpette nous menant aux deux lacs formés par ses glaciers. Le calme absolu à peine troublé par deux caranchos fort bavards ! (des rapaces charognards qui passent la plupart de leur temps à déambuler entre les tentes). Sur le chemin, condors, chouettes, piverts, buses, faucons se partagent le ciel. Seul ombre au tableau, une gastro poursuit Noon, Garf et Hortense jour apres jour... je passe entre les mailles ! (héhé).

Le prochain bus nous emmènera vers Bariloche, via la fameuse route 40. Dommage de ne pas avoir son propre véhicule ici, mais les vues à travers les vitres restent sublimes...